À 47 ANS L’HOMME D’AFFAIRES DENIS OLIVENNES, PDG DE LA FNAC, DEVIENT PATRON DE PRESSE

Selon un communiqué du groupe PPR, son PDG, Denis Olivennes quitte ses fonctions pour rejoindre la direction générale du Nouvel Observateur.
Tout commence en 2008 lorsque Claude Perdriel et Jean Daniel, les deux cofondateurs du journal le nouvel observateur créer en 1964, décident de modifier l’organisation de la gouvernance du journal en société à directoire et conseil de surveillance.
Ce changement s’imposerait selon C. Perdriel face à la complexité de gestion d’un journal par un seul homme, « aujourd’hui, diriger un journal ce n’est plus seulement diriger un contenu écrit, c’est présider aux destinés d’un site Internet qui prend de plus en plus d’importance, et diriger un contenu multimédia qui permettra d’équilibrer les comptes, alors que les recettes publicitaires de la presse écrite vont continuer à diminuer. C’est trop de travail pour un seul homme ».
Se pose alors la question de la présidence de ces deux organes décisionnels.
Qui mieux que le brillant homme d’affaire de 47 ans et ami de C. Perdriel, Denis Olivennes pour assurer la présidence du directoire ?
Normalien, agrégé de lettres, énarque, institué 4 années à la cour des comptes en 1992 sous Bérégovoy, puis au sein de cabinets ministériels à Matignon, après avoir été directeur général adjoint du groupe Air France, directeur général de NC Numéricâble puis de canal +, et enfin de la FNAC…Denis Olivennes donne une nouvelle orientation à sa carrière en devenant patron de presse.
Point commun avec le Nouvel Observateur, Denis Olivennes s’est intéressé à la question du téléchargement. Le journal avait publié un appel intitulé « nous sommes tous des pirates», début 2005. Cette lettre ouverte dénonçait les sanctions contre la collecte de contenus culturels sur Internet et demandait la mise en place de licences légales. Denis Olivennes a lui aussi proposé d’étoffer l’offre légale de téléchargement dans le rapport de mission qu’il a remis à la ministre de la Culture en novembre dernier. En revanche, il a défendu la répression du téléchargement sauvage.
Il correspondrait selon une interview donnée dans le journal le monde par C.Perdriel à l’héritier intellectuel et politique dont la ligne a depuis toujours été défendue par l’hebdomadaire, c’est-à-dire « un social-démocrate, respectant l’économie de marché mais de gauche. C’est aujourd’hui un homme qui est dans l’opposition, constructive et pas systématique ». et non comme le nouvel acteur de l’ouverture prônée par le Président de la République, ce que l’intéressé a fermement démenti récemment dans le journal libération : « si j’approuve, en tant que citoyen, certaines actions du gouvernement (…), j’en reste très éloigné sur un grand nombre d’autres points clefs. L’ouverture ne passera donc pas par moi… » Tout en disposant d’un profil d’intellectuel engagé, il s’affirme comme un véritable chef d’entreprise au talent de gestionnaire, ce dont il a su faire preuve avec réussite à la FNAC. Faut-il rappeler que durant ses 5 dernières années passées à diriger la FNAC, Denis Olivennes a permis au distributeur de produits culturels d’augmenter son chiffre d’affaire de près de 20%.
Denis Olivennes s’imposa comme le seul candidat que recherchait C. Perdriel, il présidera donc dès le mois de mai prochain le directoire du groupe alors que la présidence du conseil de surveillance sera assurée par C. Perdriel, lui-même. Le conseil de surveillance définira la stratégie, les directions à prendre, alors que le directoire sera chargé de l’exécutif.
Le nouveau Directeur général délégué et directeur de publication se verra laisser la liberté nécessaire afin d’assurer l’avenir du journal pour la prochaine génération puisque C.Perdriel a déclaré vouloir « prendre du champ ». Ceci en accord avec les directeurs de la rédaction et le directeur général qui conservent leurs attributions (Michel Labro et Guillaume Malaurie). Denis Olivennes ne sera cependant pas actionnaire du journal.

Enfin, le fauteuil vacant de la FNAC est attribué à l’ancien collaborateur de Denis Olivennes C. Cuvillier, actuel PDG de Conforama, dont la mission au sein du groupe PPR sera de mettre l’accent sur les nouveaux services et de développer l’enseigne a l’international, sur Internet et à la périphérie des villes. Celui-ci n’est pas en terrain inconnu puisqu’il a déjà été directeur général Marketing et Produits ainsi que directeur général International filiales et développement de la FNAC entre 2000 et 2005.

Laeticia MIOT

.Sources :
Le Monde
Le Nouvel Observateur
Le Figaro
Les Echos