LA PUBLICITE ALIMENTAIRE ET LA PRÉVENTION CONTRE L’OBÉSITÉ INFANTILE : UN CONTRÔLE RENFORCÉ PAR LE CSA.

La loi 2005-1579 du 19 décembre 2005 inclut un nouvel article dans le code de la santé publique, L2133-1 : « Les messages publicitaires en faveur de boissons avec ajouts de sucres, de sel ou d’édulcorants de synthèse ou de produits alimentaires manufacturés doivent contenir une information à caractère sanitaire. Dans le cas des messages publicitaires télévisés ou radiodiffusés, cette obligation ne s’applique qu’aux messages émis et diffusés à partir du territoire français et reçus sur ce territoire. La même obligation d’information s’impose à toute promotion, destinée au public, par voie d’imprimés et de publications périodiques édités par les producteurs ou distributeurs de ces produits. »

La lutte contre l’obésité infantile est nécessaire car depuis quelques années on constate une évolution, il y a 19% d’enfants en France qui souffrent d’obésité. La prévention doit passer par une information auprès des consommateurs.
A cet effet, depuis le 1er mars 2007, les annonceurs du secteur alimentaire doivent inclure dans leur message publicitaire des mentions supplémentaires et faire la promotion du site web : « manger-bouger.fr ».

Deux ans après la mise en place de cette mesure, force est de constater que l’impact de cette mesure n’est pas suffisante. Il faut une réelle campagne de prévention pour lutter contre le mauvais comportement alimentaire mais également le manque d’activité physique de l’enfant. Il semble nécessaire d’impliquer le plus d’acteurs possibles dans cette prévention.
A cet effet, en date du 10 mars 2009, le CSA signe une charte en six points pour assurer une meilleure efficacité à la mesure. Il doit veiller au respect des nouvelles règles :

– Les chaînes et les régies publicitaires doivent accorder des conditions tarifaires en faveur des messages de prévention sanitaire.

– Les annonceurs doivent promouvoir le site « manger-bouer.fr »

– Les chaînes d’engagent à diffuser des programmes sur l’alimentation et les activités physiques.

– Les producteurs audiovisuels destinés au jeune public doivent créer des programmes courts sur les bonnes pratiques alimentaires et d’hygiène de vie

– Les professionnels du secteur alimentaire doivent financer les programmes courts ci-dessus énoncés

– Les annonceurs s’engagent, dans le cadre de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité, à une réévaluation des règles déontologiques sur le contenu des messages publicitaires à l’intention des enfants, à la lumière de leur nouvel engagement en matière de publicité.

La signature de cette charte remet en cause, une fois de plus, les annonceurs. Il est certes question de prévention et d’information, mais le fait d’appuyer une prévention déjà existante montre une faille importante, le comportement d’un enfant face à l’alimentation doit être contrôlé par les parents. Il est louable de vouloir faire des campagnes de la sorte mais elle serait plus efficace si les parents étaient directement visés.

Les réels responsables restent les parents, il faut donc éviter la création d’obligations trop nombreuses envers les annonceurs, ce qui pourrait avoir pour effet de laisser penser aux parents qu’ils ne sont plus responsables du comportement alimentaire de leurs enfants. Ces campagnes ne mettent pas assez en avant leur rôle prépondérant. Il semble indispensable de créer des campagnes qui impliquent leur responsabilité afin de les faire culpabiliser à propos de leur laxisme…
Sources :

www.csa.fr
www.conso.net

Mlle LAMORE Angéla