LE LANCEMENT DE LA TÉLÉVISION MOBILE PERSONNELLE ENCORE RETARDÉ

Initialement annoncé pour septembre 2007, la date du lancement de la télévision mobile personnelle n’a cessé d’être reportée depuis trois ans et elle est, aujourd’hui encore, très incertaine.

Dans ce dossier, ni les éditeurs ni les diffuseurs ne semblent pressés d’aboutir à un résultat. Ainsi, en ce qui concerne les éditeurs, seulement deux chaînes ( BFM TV et NRJ 12), sur les seize licences accordées par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, ont signé et renvoyé les conventions dont elles sont en possession depuis août 2008.

Au regard de ce désintérêt manifeste des chaînes, le CSA n’exclut donc pas de fixer à fin juin une date butoir à laquelle les conventions devront lui être remises faute de quoi elles seraient proposées aux dix-neuf chaînes initialement écartées.

De même, du côté des diffuseurs, rien n’est mis en œuvre pour faire avancer les choses. Orange et SFR ont en effet récemment annoncé vouloir repousser de un ou deux ans les investissements nécessaires pour financer la construction du réseau permettant la diffusion de la TMP. Les deux opérateurs sont inquiets à l’idée d’investir dans un projet qu’ils considèrent comme « un risque industriel ». Bouygues Télécom quant à lui refuse purement et simplement de participer au financement du réseau.

Les trois opérateurs préfèrent continuer à diffuser de la télévision sur les mobiles comme ils le font aujourd’hui, c’est-à-dire grâce à leurs réseau 3G et 3G+, et ce jusqu’à ce que ceux-ci saturent et que la construction d’un réseau pour la TMP s’impose.

Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, la secrétaire d’État à l’économie numérique en charge du dossier, pas question d’attendre aussi longtemps. Selon elle, soit les opérateurs décident rapidement d’utiliser leurs fréquences, soit celles-ci seront utilisées autrement.

La secrétaire d’État attend dans les jours qui viennent les conclusions de la mission confiée en février dernier à Cyril Viguier pour tenter de débloquer le dossier. Toutefois elle a d’ores et déjà annoncé qu’une solution devra avoir été trouvée avant la fin du mois de septembre, date à laquelle un rapport devra être fait au Parlement sur l’utilisation des fréquences, et elle incite donc les éditeurs et les diffuseurs à s’entendre rapidement sur un modèle économique.

Tandis que la TMP patine en France, le 14 mai dernier, la commission européenne a autorisé deux opérateurs à fournir des services mobiles par satellite dans toute l’Europe, et notamment l’accès à internet et la télévision. La norme DVB-SH qui permet cette diffusion de la télévision mobile par satellite pourrait aujourd’hui se révéler être une solution complémentaire voire concurrente à la norme DVB-H retenue par la France pour la TMP. En effet le DVB-SH reçoit les faveurs des chaînes de télévision, qui le verraient bien remplacer le DVB-H, car il permet une meilleure couverture des zones dégagées. Il n’est donc pas exclut que la solution satellite soit prise en compte dans le rapport Viguier afin de décoincer le dossier.

Sources:

www.journaldunet.com
www.01net.com
www.lesechoes.fr

Benoit Minvielle