LE COMPTE A REBOURS POUR LE LANCEMENT DU NOM DE DOMAINE DE PREMIER NIVEAU EN IDEOGRAMME CHINOIS

Le 30 octobre 2009, la 36e assemblée de l’ICANN (the Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) a témoigné un moment historique pour le développement de l’Internet par l’adoption du « plan sur la mise en route des noms de domaine non ASCII ». Dès lors, l’enregistrement et la réalisation des noms de domaine non en anglais seront bientôt sur le « fast track ». Ainsi, «??», les deux caractères chinois qui représentent la Chine, pourrait devenir le premier l’extension géographique (ccTLD) en idéogramme chinois du monde.

Dès son origine, le nom de domaine, un système de nommage permettant d’attacher l’adresse IP du site à une adresse alphanumérique lisible et compréhensible aux internautes, se considère comme un enjeu à la fois politique et économique. Sans surprise, c’est l’anglais qui est la première langue du net avec 68% du contenu du fait que les Etats-Unis représentent d’ores et déjà moins de la moitié des Internautes. Cependant, ce pourcentage devrait diminuer avec l’émergence de l’Asie et la diversification des langues pratiquées (notamment les langues non latines) sur la toile.

Dans l’époque informatique, la chine est un marché en pleine extension dans la mesure où sur les 1,2 milliards de Chinois, environ 400 millions disposent d’un pouvoir d’achat suffisant pour accéder prochainement à l’Internet. Par comparaison, l’ensemble de la population de l’Union Européenne, toutes populations confondues, avoisine les 350 millions. Par conséquent, le chinois se place en seconde position devant le japonais, l’espagnol, l’allemand, le coréen et enfin le français. Vu que 80% des Chinois débutent leurs recherches Web depuis les moteurs de recherche chinois (Baidu.com en tête avec 62 % des recherches), avoir un nom de domaine en idéogramme chinois présente une valeur stratégique pour les entreprises désireuses de s’implanter en ligne en vue d’attirer les internautes chinois qui n’iront pas chercher le site d’une société si elle ne fait pas l’effort d’aller vers eux dans leur langue. Le développement technologique permettrait de stimuler cette tendance dans la mesure où la dernière version d’Internet Explorer accepte les noms de domaine en idéogrammes tapés dans la barre de navigation ; même chose pour Mozilla Firefox.

La volonté nationale d’établir un système particulier de nom de domaine à caractère chinois date de plus de 20 ans. En 1999, l’ancien Ministère de l’Industrie Informatique (transformé en MII postérieurement) a confié au CANNIC (China Internet Network Information Center) la mission de développer les noms de domaine en idéogramme chinois, et puis en 2000 lui a délégué le pouvoir de gérer l’attribution des noms de domaine concernés. Depuis 2003, ils existent trois extensions en idéogrammes uniquement accessible en chine correspondant à une translittération des .CHINE, .COM et .NET. Selon l’ICANN, dès l’ajout du nom de domaine de premier niveau « ?? » dans les serveurs racines, les internautes aux quatre coins du monde seront en mesure d’accéder à un site via un nom de domaine complètement en idéogramme chinois. Ce changement formidable non seulement marque une internalisation incontournable du net mais aussi concerne la fierté nationale et la reconnaissance culturelle. Un nombre des internautes chinois considèrent le lancement des noms de domaine en idéogramme chinois comme une fenêtre par laquelle l’on pourrait alimenter l’enthousiasme actuel pour l’apprentissage du chinois.

Sources :

http://pro.01net.com/editorial/353726/mon-domaine-cn-en-ideogrammes-chinois/
le Quotidien du Peuple en ligne
http://www.guilainet.com/news/viewnews-14303.html

Ying LOU