Alors que la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet (HADOPI) envoie ses premiers courriels d’avertissement. Le réseau de cinéma UTOPIA, tente à sa manière de s’adapter à la révolution numérique et invite les cinéphiles à découvrir un nouveau mode de consommation du cinéma.
Le principe
Rendez vous dans une salle de cinéma participant à l’opération. Choisissez parmi les films et documentaires figurant au catalogue. Le contenu désiré est alors transféré sur votre périphérique de stockage (clef USB ou carte mémoire).
Le coût d’un fichier, selon R.VILLAGE organisateur du projet, est celui du prix moyen d’une place de cinéma. Soit cinq euros par film, sur ces cinq euros, trois euros vont aux ayants droit, un euros dix-huit est reversé à l’exploitant de la salle et quatre-vingt deux centimes d’euros constitue la part de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).
Les fondements légaux de l’initiative
Le film est copié au format Matroska, plus connu sous le nom de .Mkv. Il s’agit d’un format libre de droit, autrement dit gratuit et accessible à tous. Ce format permet de cumuler sur un même fichier les différentes langues et sous-titres. Le fichier est transféré sans mesures techniques de protection (DRM, Digital right management). Les mesures techniques de protection sont selon la directive du 22 mai 2001 tous les dispositifs empêchant ou limitant la reproduction ou tout acte non autorisé par le titulaire d’un droit d’auteur. Dans le cadre de l’initiative « vidéo en poche », les ayants droits renoncent à la mise en œuvres de ces mesures.
Parallèlement à cette initiative, la société « objectif libre » financée par le réseau UTOPIA, développe un logiciel libre permettant de mettre en place à plus grande échelle ce mode alternatif de distribution. Le logiciel permet, entre autre, de rationaliser la vente en faisant remonter les recettes par salle et en comptabilisant la partie reversée aux ayants droit sur un serveur.
Les objectifs de l’initiative
L’idée est de s’adapter aux nouveaux modes de consommation de contenus audiovisuels. Les particuliers possèdent aujourd’hui des équipements leur permettant d’apprécier les films sans se déplacer. C’est pourquoi, la qualité de l’image est au minimum équivalente à celle d’un DVD et si la source le permet une résolution HD est disponible.
Selon les organisateurs de ce projet, la volonté première est d’élargir le champ de diffusion d’œuvres qui pour la plupart restent connues d’un seul cercle d’initiés. Le catalogue « vidéo en poche » est essentiellement composé de film d’art et essai ou de documentaire. Or ces créations restent le plus souvent cantonnées aux salles du même nom et ne font que très rarement l’objet de piratage.
Le concept « vidéo en poche » propose plus qu’un mode alternatif de diffusion. Il représente également une solution d’archivage permettant l’abandon des « millions de galettes plastiques utilisées lors de la commercialisation des films ». Les organisateurs refusent par ailleurs le recours à une automatisation du procédé, soucieux de préserver un contact humain entre les cinéphiles et les réseaux de distribution.
Le bouche à oreille favorisera le développement de ce concept. N’hésitez pas à visiter le site de l’initiative et parlez en autour de vous.
Matthieu RASTOLL
Sources :
http://fr.jurispedia.org/index.php/Mesure_technique_de_protection_(fr)
http://www.pcinpact.com/actu/news/58722-video-poche-hadopi-cinema-clef.htm