La major Hollywoodienne, Metro-Goldwyn-Mayer, créée en 1924 par le magnat de salles de cinéma Marcus Loew, semble enfin avoir trouvé une solution pour sortir de la crise.
En effet le mythique studio de cinéma fut, dans les années 1930, le plus important d’Hollywood, produisant de grands succès tels quel Autant en emporte le vent, Le magicien d’Oz ou Ben Hur. Mais ces dernières années, après avoir connu de multiples propriétaires dont la banque française Crédit Lyonnais, la situation s’est détériorée, ne produisant plus que peu de films dont les différents James Bond. Sa direction annonce, en septembre 2009, sa possible faillite.
Cela marque le commencement d’une saga financière très médiatisée.
Tout d’abord, le nouveau directeur, Stephen Cooper, grand spécialiste des entreprises en situation désespérée, et les actionnaires de la MGM (Sony, Comcast et des fonds d’investissement) sont contraint de la mettre en vente, la dette atteignant les 3,7 milliards de dollars. Plusieurs repreneurs potentiels sont annoncés : Time Warner, Rupert Murdoch, le studio Lionsgate, l’indien Reliance Entertainment et même celui qui fut à trois reprises propriétaire de la firme, Kirk Karkosian. Mais aucun ne propose une offre permettant d’éponger les dettes du studio américain.
La direction opte alors pour un dépôt de bilan en association avec une autre société de production américaine, Spyglass, qui permettrait à la MGM de négocier à la baisse sa dette avec ses créanciers, ce que ces derniers finissent par accepter, en octobre 2010. Ce plan, s’il était validé par la justice, permettrait alors à la major d’éviter la faillite. Mais c’était sans compter sur l’intervention d’un des créanciers, Carl Icahn, qui s’y est opposé, préférant la voir fusionner avec le studio Lionsgate dont il est le principal actionnaire. C’est dans ce but, qu’il a lancé une offre public d’achat, qui fut contrariée, d’une part, par une action en justice de Lionsgate contre son principal actionnaire et d’autre part, par une opposition massive, de la direction de la MGM, face à cette éventualité.
Début novembre, Carl Icahn finit par trouver un accord avec la direction pour soutenir la major dans un plan de restructuration et son placement sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites.
Le 2 décembre, le tribunal des faillites de Manhattan a approuvé ce plan qui place la MGM dans une procédure de banqueroute et qui devrait être rendu effectif ce mois-ci.
Cette approbation du juge va permettre une sortie de faillite rapide pour le studio américain qui va ainsi pouvoir renouer avec le succès en reprenant des projets jusqu’alors gelés, comme le tournage du vingt-troisième opus de la saga Bond.
Thibaud Dory
www.lemonde.fr
www.lefigaro.fr