Le droit à la liberté d’expression est il menacé dans les médias ? C’est en effet la question que l’on se pose avec l’arrivée du nouveau «scandale» crée par Eric Zemmour au sujet de propos tenus lors d’une émission.
Ce dernier est accusé d’avoir tenu des propos «racistes» et «discriminatoires» pendant l’émission Salut les terriens de Thierry Ardisson le 6 mars 2010 sur Canal + lors d’un débat sur l’immigration. Eric Zemmour avais dis que «Les Français issus de l’immigration sont plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes. C’est un fait.”
Ce dernier réitère des propos controversés quelques temps après dans l’émission Hebdo. C’est alors que la LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) suivi de plusieurs associations ( SOS racisme, UEFJ…) réagissent suite à cela et font savoir leurs intentions de porter plainte pour ces propos tenus et précise qu’elle compte saisir le Conseil supérieur de l’audiovisuel.
Peut-on «tout» dire à la télévision ? Jusqu’où peut-on aller dans la liberté d’expression sans que celle ci ne semble entraver voire bafouer ? Il semble difficile de détérminer les contours de cette importante liberté définie à l’article 11 de la Déclaration des Droits de l’homme comme «la possibilité d’exprimer librement ses opinions sans en être inquiété par autrui (…)». Cette liberté est une liberté fondamentale. L’antithèse de cette liberté étant la censure, pouvons-nous considérer qu’Eric Zemmour est allé trop loin ? Il semble que pour le CSA, oui car Canal + aurait reçu une mise en demeure suite aux propos de Zemmour. Pour Canal +, la chaîne fait entendre qu’elle «n’approuve pas les propos tenus par Zemmour (…) mais que cependant la télévision est un lieu de débat où doivent pouvoir s’exprimer des opinions y compris celles qu’on ne partage pas. Nous ne pouvons imaginer que le CSA demande désormais aux chaînes d’étouffer la liberté d’expression sur nos antennes».
Le CSA reproche à la chaîne Canal + de ne pas avoir tenu son rôle d’éditeur et de ne pas avoir censuré cette séquence. Cependant, même si les propos tenus par Zemmou restent choquant, la liberté d’expression demeure une liberté fondamentale dans une démocratie.
Cette histoire a pris des proportions démesurées car les autres employeurs de Zemmour ont été montré du doigt comme le Figaro, RTL, France 2.
Suite à cette polémique, M. Zemmour s’est excusé pour les propos qu’il a tenu en envoyant une lettre aux dirigeants de la LICRA qui avait entre autres signalé les propos du journaliste au CSA. Il précise que «sa volonté n’a jamais été de stigmatiser les Noirs et les Arabes comme des délinquants. Mais si cette phrase sortie de son contexte a pu heurter, je le regrette».
Ces affaires contre M. Zemmour risquent de lui coûter son licenciement du Figaro, toutefois cette affaire est embarassante pour le journal, en effet Eric Zemmour représente un «symbole» pour la liberté d’expression et de plus, ces propos n’ont pas été tenus dans ce journal. Si le journal venait à le virer, ce dernier court le risque de pointer du doigt, M. Zemmour comme le martyr de la liberté d’expression et le Figaro, «le bourreau de ce principe fondateur».
Chanèle LECLAIR
Sources:
http://www.francesoir.fr/eric-zemmour-devant-justice-pour-propos-racistes-63567.html
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/ardisson-attaque-zemmour-en-diffamation_857860.html
http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/01/14/eric-zemmour-politiquement-incorrect-ou-reellement-dangereux_1465731_3224.html
http://www.liberation.fr/societe/01012313035-eric-zemmour-mes-propos-sont-brutaux-mais-la-realite-est-brutale
http://www.metrofrance.com/info/une-condamnation-de-principe-requise-contre-eric-zemmour/mkao!PbwoMc7GI5HY/