D’ici 2020, le créateur de Facebook, Mark Zuckerberg souhaiterait mettre en place une nouvelle cryptomonnaie notamment sur Facebook : le libra.
Une cryptomonnaie étant comme son nom l’indique une monnaie électronique ne dépendant d’aucune banque centrale. Ce mécanisme fonctionne grâce à des blockchains.
Mais qu’est-ce donc que le libra et à quoi cela va-t-il servir ?
Le libra qui sera lancé normalement courant 2020, est un nouveau mode de paiement en dehors des circuits bancaires traditionnels, permettant d’acheter des biens ou d’envoyer de l’argent aussi facilement qu’un message instantané.
En effet, cette cryptomonnaie permettra entre autres de transférer de l’argent avec Facebook Messenger ou WhatsApp, et d’effectuer des achats sur différentes plates-formes.
Ces opérations pourront se faire dans un premier temps, grâce à une filiale et son application de paiement propre que va lancer Facebook : Calibra (qui devrait ressembler à Apple Pay ou Google Pay).
Concernant Facebook, le projet du libra a été géré par David Marcus, connu pour avoir dirigé PayPal.
Mark Zuckerberg a déclaré que « L’objectif du libra, c’est d’abord de construire un système de paiement mondial, plus qu’une monnaie ».
Il a précisé que le libra allait être géré par une association indépendante composée d’entreprises et d’organisations à but non lucratif.
Mais, cette nouvelle cryptomonnaie cause un certain nombre de problèmes, M. Zuckerberg a fait face à la commission des finances de la chambre des représentants du congrès des États-Unis, qui a eu lieu le 23 octobre 2019, afin de répondre à des questions.
Durant cette audition, de nombreux parlementaires ont tenu des propos assez négatifs envers sa personne et le projet de cette nouvelle cryptomonnaie. En effet, le démocrate Brad Sherman (Californie) est peu convaincu par l’aide que pourrait apporter le libra aux « 1,7 milliard de personnes qui n’ont pas de compte bancaire », de plus il a ajouté : « Vous, l’homme le plus riche du monde, vous vous cachez derrière les plus pauvres… ».
M. Zuckerberg s’est défendu en plaidant la cause du patriotisme américain, il a ainsi déclaré que « Les Chinois sont nos plus grands concurrents. Pékin a annoncé un partenariat public-privé pour lancer sa propre monnaie numérique ». Il a ajouté que « Les États-Unis prennent un risque en n’innovant pas », car le libra pourrait « étendre le leadership américain dans la finance ».
Néanmoins, malgré de nombreuses contestations envers cette cryptomonnaie, certains parlementaires l’ont défendue, par exemple le chef des républicains de la commission, Patrick McHenry (Caroline du Nord), qui a déclaré « J’ai mes scrupules, mais je préfère pencher du côté de l’innovation ».
Le patron de Facebook, a été enclin à céder sur certains points, il a notamment dit que les régulateurs pourraient exiger que la réserve, qui garantit le libra, contienne plus de 50 % de dollars, par exemple.
Il a ajouté qu’en ce qui concerne la « séparation » promise entre les données financières et les autres données personnelles détenues par Facebook, elles pourraient être vérifiées « dans le cadre de l’accord négocié en juillet avec la Federal Trade Commission ».
De surcroît, le libra pose aussi un problème à l’Union européenne et surtout à la France, en particulier pour le ministre français de l’économie, Bruno Le Maire, pour qui le projet de monnaie virtuelle libra, serait dangereux pour l’économie mondiale, et il a annoncé en septembre que la France ne pouvait pas « autoriser son développement sur le sol européen », estimant que cette cryptomonnaie soulevait « des risques pour les consommateurs et les entreprises ».
D’ailleurs, plusieurs pays européens, dont la France, se préparent à mettre leur veto au projet de monnaie virtuelle libra.
D’autre part, PayPal, une des solutions de paiement international sur Internet, a quitté le projet du libra puis, vendredi 11 octobre 2019, les réseaux Visa et Mastercard, ainsi que les sociétés eBay et Stripe ont annoncé qu’ils quittaient aussi ce projet.
C’est une épreuve supplémentaire pour le libra, pour la simple raison que PayPal devait investir au moins 10 millions de dollars (9,1 millions d’euros) dans le projet, il n’a pas souhaité s’expliquer sur son changement d’avis.
Le libra pose-t-il un réel problème ?
En effet, il faut quand même se poser la question du monopole, car Facebook fait partie des GAFA, (Google, Apple, Facebook, Amazon) et donc cette situation monopolistique pourrait être un problème pour les autres entreprises qui souhaiteraient faire la même chose, mais qui se verraient bloquées car elles n’ont pas assez de fonds.
Il convient également de s’interroger sur le problème des données personnelles des utilisateurs, car, durant les années où Facebook a été utilisé, de nombreuses données personnelles ont réussi à fuiter ou à être piratées, il est important de se rappeler du scandale de 2018, Cambridge Analytica. Si un événement similaire venait à se reproduire, cela pourrait causer des problèmes car les données bancaires sont des données très sensibles.
Même si, sur ce point de vue, le patron de Facebook semble dire que ce seront des organisations indépendantes de Facebook qui s’occuperont de gérer la monnaie, mais vu son profit et son importance économique, il serait intéressant de se demander si Facebook ne risque pas de prendre le leadership, quant aux différentes actions et projets à venir sur le libra.
En outre, au-delà des deux problèmes précités, les états ont peur de perdre une partie de leur souveraineté à cause de la concurrence que pourrait être le libra, qui serait une monnaie sans aucune frontière.
Concernant le libra, le ministre des finances américain, Steven Mnuchin, au mois de juillet, a lancé un avertissement à Facebook, le gouvernement redoutant qu’une telle monnaie virtuelle ne soit utilisée pour blanchir de l’argent ou tromper le fisc.
Il y a donc une nécessité absolue d’encadrer cette monnaie, afin de neutraliser le plus possible les risques et assurer une meilleure protection aux utilisateurs.
Quel est l’avenir pour le libra ?
Sur l’avenir du projet, M. Zuckerberg a reconnu avoir « clarifié » le discours de Facebook, il déclare que « Facebook ne lancera d’application Libra nulle part dans le monde sans accord des régulateurs américains ».
Il semble correct de dire que le projet du libra prévu pour 2020, pourrait certainement mettre plus de temps pour voir le jour.
Source:
www.lemonde.fr
www.lemonde.fr
www.lemonde.fr
www.lemonde.fr
www.lemonde.fr
www.lemonde.fr
www.lemonde.fr
www.lemonde.fr
www.lemonde.fr
www.lemonde.fr
www.lemonde.fr
www.lemonde.fr
www.lemonde.fr