Le moteur de recherche Google commence à effrayer de part sa puissance informatique, depuis quelques mois il se diversifie et touche désormais des domaines tels que les loisirs, la communication, le business ou encore l’information. L’omniprésence du géant sur le Net, son accumulation d’information incommensurable, inquiète les experts.
Google « étend son empire », cette entreprise ne compte pas moins de 83 services, et représente une part sans cesse croissante du cybermonde.
L’aspect le plus connu de Google est son moteur de recherche, mais l’entreprise propose également des services spécialisés. L’un de ces services concerne l’accès aux articles de presse. Ainsi, Google actualité permet de « rechercher parmi des millions d’articles de presse, parmi des blogs, parmi des groupes de discussion, parmi les textes de livres, parmi les travaux des chercheurs…. ».
Il faut savoir que Google a mis en place des moyens de recherche qui, continuellement, récupèrent, classent et lisent plus de 4 500 sources d’information. Pour une information récente, les usagers de Google Actualité se voient proposer des liens vers des sites concernant leur recherche. Or, ces sites reprennent des articles fournis par des agences de presse, sans changer une ligne. « En 2001, 68 % des informations internationales provenaient de dépêches d’agences. En 2006, on est passé à 85 % et tout porte à croire que les agrégateurs d’infos reproduisent de plus en plus d’articles d’agence mot pour mot ».
La question des droits d’auteur commence à poser problème, en effet, les éditeurs sont réticents à l’idée de voir leurs articles sur les pages de Google.
A ce sujet, la presse belge a saisi la justice, qui, depuis le 5 septembre 2006, l’a contraint à retirer de son site les articles des journaux francophones. Une première manche gagnée par les éditeurs, mais le géant ne se laissera pas attaquer. Google se défend « de toute entrave au droit d’auteur et rappelle que son rôle se limite à référencer des articles avant de rediriger le visiteur vers les sites des différents médias ». Les fondateurs du moteur de recherche disent « ne rien faire de mal », selon eux, ils faciliteraient l’accès aux internautes à des millions d’articles.
Le problème, du point de vue des éditeurs, est que le moteur de recherche « court-circuite la page d’accueil des sites des quotidiens ». Ce problème n’est pas sans conséquences, car il les prive des revenus générés par la publicité qui y apparaît. De plus, Google utilise un système qui permet de stocker des articles qui ont disparu du site des quotidiens. Les internautes ne vont plus directement sur le site des quotidiens, en passant par Google Actualité, ils ont accès à des millions d’articles de presse.
Face à ces problèmes, les éditeurs de la presse francophone ne comptent pas en rester là. Les quotidiens souhaiteraient monnayer leur contenu et protéger leurs revenus procurés par la publicité, mais pour Google, il n’est « pas question de négocier la moindre transaction financière ».
Certes, Google continu de tisser sa toile au travers ses différentes spécialisations, mais ce développement croissant n’est pas sans conséquences sur les médias et provoque des débats juridiques sur la valorisation des droits.
Source : Courrier International, N° 833.