FORUM MONDIAL SUR LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET : UN BILAN MITIGE

Le Forum mondial sur la Gouvernance de l’Internet, qui se tenait à Athènes, s’est achevé jeudi 3 novembre sur un bilan plus que mitigé. Après quatre jours de débats et malgré la présence des principaux acteurs de l’Internet, aucune avancée concrète n’a émergée de cette réunion.

Comme prévu, le principal sujet abordé a été la mainmise des Etats-Unis sur la gestion technique de l’Internet, notamment à travers de l’ICANN, l’organisme chargé de la régulation d’Internet. Pas d’avancée notable sur ce point qui avait déjà fait l’objet de débat lors du sommet mondial de la société de l’information à Tunis l’année dernière. En effet le gouvernement Américain, même si il a récemment assoupli son contrôle direct sur cette institution, ne semble pas décidé à internationaliser la régulation du réseau.

Certaines nations se sont également plaintes de la domination de la langue Anglaise et de l’alphabet latin sur le réseau, notamment dans le système des noms de domaine. En effet, si un site en lui-même peut être écrit dans n’importe quelle langue il est techniquement difficile de disposer d’un nom de domaine en caractères arabes, cyrilliques ou chinois… Bien que compréhensible, cette volonté de changement a été rejetée par certains experts qui au nom de la stabilité et de la cohérence du réseau jugent cette modification irréalisable.

Autre sujet abordé, la censure sur Internet et notamment la politique de « filtrage » mise en place par le gouvernement Chinois. Le problème a été soulevé par certaines ONG présentes comme Reporters sans frontières ou Amnesty International et a donné lieu à un débat houleux. Mais la Chine, par l’intermédiaire de son représentant, a évidemment niée toute mise en place d’un système de censure. «En Chine, nous n’avons pas de logiciels pour bloquer les sites Internet. Parfois, nous avons des problèmes pour accéder à ces sites. Mais c’est un problème différent (…) Nous n’avons aucune restriction.»

Présentes à cette conférence, les entreprises informatiques coopérant avec le régime Chinois telles que Microsoft, Yahoo ou Google ont été invitées à se justifier sur leur collaboration à la politique Chinoise de censure des contenus Internet et de traque des « cyber-dissidents ». Leur justification, lapidaire, a notamment été formulée par Fred Tipson, un des représentants de Microsoft : «La condition pour avoir une activité dans un pays est de respecter les lois de ce pays».

Au final, aucune véritable solution aux problèmes soulevés pendant les débats n’a été trouvée lors de ce premier forum sur la gouvernance de l’Internet. Néanmoins, un point positif réside dans la mise en place d’un dialogue entre toutes les parties qui ont d’ailleurs convenues d’une nouvelle réunion du FGI en 2007, à Rio de Janeiro.
Sources :
www.zdnet.fr
http://fr.wikipedia.org
Thomas SEGADE