L’ARGENT JETE PAR LES FENETRES

A l’heure où la publicité est contestée, notamment avec le projet de suppression de la publicité sur les chaînes publiques, il est indéniable qu’elle reste un excellent média de communication. On assiste alors à l’émergence de techniques originales appelées « street marketing » (marketing de rue) ou encore « guérillas urbaines ». Ce concept n’est pas nouveau. Avant même l’existence des technologies d’aujourd’hui, les commerçants de l’époque avaient recours à des «crieurs de foule» qui, de village en village scandaient leurs offres pour vendre des produits «miracles». Les nouvelles du jour étaient aussi criées à tue tête pour vendre quelques copie du «journal de l’époque». Le marketing de rue consiste à utiliser la rue et les lieux publics afin de promouvoir un évènement. L’autocollant sur l’abribus, les bancs publics ou encore le prospectus sous l’essuie-glace font désormais partie intégrante de notre paysage urbain. Dans les pays Anglo-saxons ce concept existe depuis longtemps. En effet cette technique engendre un impact pouvant aller au-delà des espérances des annonceurs, pour un coût moindre. Même des associations comme Amnesty international ont recours à ce genre de procédés. Il y a quelques années, cette association avait déversé des sparadraps sur les trottoirs de Sidney qui collaient aux chaussures des passants. Un slogan était inscrit dessus : « Vous avez marché sur une mine antipersonnel, vous perdez votre sang, dans cinq minutes vous êtes mort ».
Le principe de la « street marketing » est d’identifier des zones de passages ou encore de rassemblement de la population afin de mener une opération très ciblée. Il s’agit alors de créer un évènement, surprendre et parfois même choquer.
Ce fut le cas de la société MAILORAMA qui avait organisé une opération dans Paris afin de promouvoir son site internet spécialisé dans le cash back. Mailorama.fr joue les intermédiaires entre les enseignes de commerce en ligne et les clients internautes qui se voient remettre une ristourne sous forme de chèque à l’issue de leurs achats. Mailorama avait prévu de distribuer aux passants des bourses contenant des billets de 5 à 500 euros en les jetant par les fenêtres d’un bus à deux étages aux couleurs de la marque. Une déclaration de manifestation ayant reçu le visa de l’autorité de police avait été déposé à la Direction de l’ordre public et de la circulation. Les organisateurs s’engageaient notamment à ce qu’en cas de débordement, l’opération soit annulée. Ce fut le cas. Suite à des troubles majeurs à la circulation ainsi qu’à d’importants mouvements de foule, la préfecture de police a demandé à ce que cette opération soit annulée. De plus, s’il est interdit d’utiliser des billets de banque pour faire de la publicité, cela ne peut donner lieu qu’à des amendes dont le montant ne peut être supérieur à 150 euros. La société a promis de reverser l’intégralité du budget de l’évènement, soit 100 000 euros, au Secours populaire. La préfecture a alors décidé de déposer plainte contre l’organisateur de l’opération.
Le Ministre de l’intérieur prépare une loi afin de faire de la distribution d’argent liquide un délit puni de six mois de prison alors qu’il est aujourd’hui une contravention passible d’amende. La loi pourrait être adoptée sous forme d’amendement à un projet devant être examiné en début d’année 2010 au Parlement.
Sources :
http://www.fr.wikipedia.org/wiki/Street_marketing
http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-la-distribution-gratuite-d-argent-annulee-14-11-2009-711567.php
http://www.liberation.fr/societe/06011428-la-distribution-d-argent-tourne-mal
http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/11/16/apres-une-distribution-d-argent-ratee-les-organisateurs-accusent-la-prefecture_1268028_3224.html
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/selon-hortefeux-la-distribution-publique-d-argent-liquide-sera-bientot-un-delit_828907.html
http://www.definitions-marketing.com/Definition-Street-marketing
http://www.trackbusters.fr/definition-street-marketing.html
Laetitia.Flores