De prime abord, une tradition espagnole de la Sant Jordi afin de commémorer la mort de Cervantes, romancier, poète et dramaturge espagnol.
Puis, peu à peu une diffusion dans le monde. Un jour de la fête des livres et de la rose : celui qui achète un livre se voit offrir une rose.
Finalement une affiliation au 23 avril qui, lors de l’année 1995, est proclamé jour symbolique du livre et du droit d’auteur par la Conférence générale de l’UNESCO, Organisation des Nations Unies pour l’Education la Science et la Culture. Une journée pour rendre hommage aux grands écrivains de notre monde et célébrer la culture.
Ainsi, le 23 avril fut célébrée la journée mondiale du livre et du droit d’auteur. Une journée pendant laquelle l’UNESCO place au centre de la vie sociétale, et ce durant vingt quatre heures, la promotion de « la lecture, l’industrie éditoriale et la protection de la propriété intellectuelle à travers le droit d’auteur ».
Pilier intellectuel de la civilisation, le livre est le premier outil de l’acquisition du savoir et de formation de la culture. Participant à l’expression de l’opinion et de l’imaginaire, il est un véritable moyen de communication. Il contribue à l’ouverture de notre esprit, la qualité de l’éducation et forge notre critique.
À la fin du XVIIIe siècle, le livre participa pleinement à l’évolution des idées sur l’organisation de la vie publique et à l’affirmation de la liberté de conscience et d’expression, qui préparèrent à la Révolution française. C’est le droit révolutionnaire qui a affirmé en premier le droit de propriété des auteurs en abolissant les privilèges des imprimeurs.
Sans créateur il n’y a pas de création. Sans auteur il n’y a pas d’oeuvre. L’écrivain est à la fois ce créateur et cet auteur dont l’oeuvre créatrice est le livre. Une protection de l’oeuvre, qui dans une société de droits, va de pair avec une protection des droits de l’auteur. Un ensemble de droits reconnu à l’auteur et ses ayants droit sur sa création originale, composé du droit moral et des droits patrimoniaux. Le progrès des techniques a concouru à l’apparition d’une véritable législation en la matière.
Les mutations technologiques sont à l’origine d’une transformation de la pratique de la lecture. De plus en plus souvent laissé dans les bibliothèques, le livre a tendance à prendre la poussière. Il n’est plus la seule alternative que l’homme a pour se divertir et se cultiver. Le crissement de la page sous ses doigts, la matière douce ou granuleuse du papier, le plaisir de la lecture à la lueur de la lampe de chevet, tout cela fait parti d’un vieux schéma agréable désormais concurrencé par l’écran de l’ordinateur.
Pour Milagros Del Corral, experte bibliothécaire espagnole, « une reproduction aisée et rapide, virtuellement dénuée de coût, la difficulté pour le corps social d’accepter que ces actifs immatériels sont aussi des valeurs économiques, la possibilité infinie de corriger, modifier et partager un texte de façon anonyme, la quête de nouveaux modèles économiques fondés sur les innovations technologiques, l’attention toujours plus grande portée aux besoins et aux désirs des utilisateurs, la confusion délibérée entre «libre accès» et «accès gratuit» sont quelques-unes des raisons à l’origine des problèmes auxquels le droit d’auteur est confronté ».
Ont émergé de nouveaux modes de consommation du texte, de l’image : internet, le e-book, les bibliothèques numériques. Si avant le livre était une « forme matérielle au contenu immatériel » à ce jour c’est aussi une « forme dématérialisée au contenu immatériel » notamment grâce au multimédia et au numérique. Une autre vision du livre, une lecture moins linéaire, ôter à la jeunesse cette idée usée et ennuyeuse du livre a place de choix.
Pour Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO « les livres constituent le mode de dialogue le plus efficace qui soit entre les individus, au sein des communautés, entre les générations et avec les autres sociétés. Cet outil de dialogue unique doit être protégé […] » mais « cela ne signifie pas pour autant qu’aucun changement ne se produise ni qu’il soit souhaitable d’y résister farouchement. »
« Internet a désespérément besoin de contenus tandis que les créateurs de contenus et fournisseurs ont désespérément besoin de l’Internet » selon Milagros Del Corral. Jusqu’à présent, notre droit à su s’adapter au progrès et aux nouvelles technologies mais est dépassé par l’avènement d’internet et des possibilités offertes par ce moyen de communication singulier.
Mettre à l’honneur la lecture, l’industrie éditoriale et le droit d’auteur c’est tenter de faire « découvrir le plaisir de la lecture et à respecter l’irremplaçable contribution des créateurs au progrès social et culturel ».
Dans la même optique, le Forum mondial de l’UNESCO sur la culture et les industries culturelles, prévu en juin, vise à sensibiliser les gouvernements et les professionnels aux problématiques du secteur du livre telles que : la nouvelle économie de l’imprimé, l’économie du livre électronique, le droit d’auteur à l’ère numérique et la bibliothèque numérique, le numérique face à l’analogique, le « copyleft » et le libre accès face au droit d’auteur, les livres imprimés face aux livres électroniques, les libraires face aux marchés en ligne…
La discussion s’ouvrira bientôt sur « Le livre demain : le futur de l’écrit » afin d’apporter des commencements de réponse aux défis contemporains, de « se pencher sur l’avenir de l’écrit » et de « savoir comment nous souhaitons écrire demain notre avenir commun ».
Sources :
http://portal.unesco.org/culture/fr/ev.php-URL_ID=5125&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html
http://www.evene.fr/livres/actualite/journee-mondiale-livre-droit-auteur-unesco-321.php
http://actu-des-ebooks.fr/2011/04/22/journee-mondiale-du-droit-auteur-2011-le-defi-du-numerique/
http://focus2011.org/fr/2011/04/from-book-to-e-book/