Anonymous est un groupe dit hacktiviste agissant sur internet. Son action consiste à pirater des sites internet.  Les personnes intégrant ce groupe agissent de manière anonyme, d’où le nom de leur groupe, afin de défendre la liberté d’expression. Le groupe est représenté par un masque blanc. Leurs actions sont nombreuses et la dernière en date consiste à venger l’attaque subie par le journal Charlie Hebdo.

Lors de l’attentat au journal Charlie Hebdo, les Anonymous attaquaient le site du ministère de la défense afin de venger la mort  de Rémi Fraisse. Face à la gravité des évènements, et du fait de leurs actions pour garantir la liberté d’expression, les Anonymous ont arrêté momentanément leurs actions contre le site du ministère de la défense pour réagir rapidement aux évènements en promettant de venger Charlie hebdo.  Face aux djihadistes leur réaction fut : « attendez-vous à une réaction massive de notre part ».

Les Anonymous, suite aux évènements, ont mis en place l’opération Charlie hebdo. Le 7 janvier 2015, jour de l’attentat à Charlie Hebdo, le groupe a créé une page twitter appelé «OpCharlieHebdo » où ils communiquent sur leurs actions. Leur réaction a été rapide puisque ce n’est que quelques heures après l’attaque du journal que la page Twitter est née. Ils ont également fait un communiqué sur le site Pastebin. Il déclare : « Anonymous a toujours combattu les pourfendeurs de ces droits et n’admettra jamais qu’un individu soit abattu lâchement parce qu’il a publié un article, un dessin, une opinion […] La liberté d’expression et d’opinion est une chose non négociable, s’attaquer à elle, c’est s’attaquer à la démocratie. Attendez-vous à une réaction massive et frontale de notre part car le combat pour la défense de ces libertés est la base même de notre mouvement. »

Les Anonymous ont posté des vidéos, notamment des Anonymous Belges. Dans ces vidéos, ils affirment vouloir venger les victimes de Charlie Hebdo et communiquent leurs actions.  Ils parlent de défendre la liberté d’expression et par conséquent de s’attaquer aux djihadistes en les traquant et en les détruisant. Ils certifient : « Avons décidé de déclarer la guerre à vous les terroristes », « Nous ne laisserons pas vos conneries tuer notre liberté d’expression, vous êtes prévenus ». Ils terminent leur vidéo avec leur slogan : « nous sommes Anonymous, nous sommes légion, nous ne pardonnerons pas, nous n’oublierons pas ». Dans ces vidéos, ils évoquent également le fait qu’il est important de ne pas faire d’amalgame entre les terroristes et les musulmans. Il est important de ne pas s’en prendre aux musulmans qui n’ont rien à voir avec cet attentat ni avec les actions menées par les groupes djihadistes. Ils font également appel à François Hollande afin qu’il réagisse et qu’il cesse ses coups de publicité pour élargir son électorat. Ils interpellent aussi l’ONU pour que l’organisation envoie des soldats combattre les djihadistes sur le terrain. L’idée est d’attaquer le mal à la racine.

Opération Charlie Hebdo : les actions d’Anonymous

Anonymous, connu pour ses cyberattaques, revendique cette fois-ci vouloir s’attaquer aux comptes Twitter, Facebook ainsi qu’aux chaines You Tube de djihadistes. Il souhaite également s’attaquer aux sites faisant l’apologie du terrorisme.  Mais ils ne comptent pas s’arrêter là, ils veulent également les surveiller, les infiltrer et collecter des informations, des données quant aux groupes djihadistes et leurs membres. Les différents groupes Anonymous communiquent par le biais d’une plateforme appelé IRC, afin d’établir des stratégies pour pirater les sites des djihadistes.

Ainsi, ils ont commencé leur traque en publiant, samedi 10 janvier 2015, une liste de comptes Twitter de djihadistes. Leur action a été rapide, seulement 3 jours après l’attentat. La liste a été publiée sur le site Pastebin. Ils invitent les internautes à signaler ces comptes en partageant la liste et à faire pression sur Twitter afin que le réseau social ferme les comptes de djihadistes présumés. Ils veulent également faire la lumière sur des comptes cautionnant l’attaque. Depuis la liste des comptes Twitter d’islamistes ou s’apparentant au terrorisme ne fait qu’augmenter. Quasiment la totalité des comptes signalés ont été bloqués par le réseau social.

Un site français de djihadistes appelé « Ansar-alhaqq » a été également neutralisé samedi 10 janvier 2015. La page renvoie désormais vers un moteur de recherche nommé DuckDuckGo qui a pour but de préserver la vie privée. Le blocage de ce site n’est pas isolé. Les Anonymous ont publié sur le site Pastebin, le lundi 11 janvier dernier, une liste de 27 sites qu’ils ont mis hors service.

Leurs actions ne font que commencer et ne sont pas prêtes de s’arrêter. Un long combat s’annonce. Un travail long et minutieux, puisque qu’il faut rechercher tous les sites, tous les comptes sur les réseaux sociaux.

Le groupe est soutenu puisque leur page Twitter « OpCharlieHebdo », en ce dimanche 11 janvier 2015, compte 37 970 abonnés et ce nombre devrait augmenter au fil des heures, des jours…Les Anonymous sont soutenus puisque leurs vidéos sont largement relayées et les réseaux sociaux parlent d’eux énormément.

Internet a permis à des milliers de citoyens et à Anonymous d’affirmer leur soutien et afficher leurs idées quant à leur attachement à la liberté d’expression et la démocratie. Mais internet ce n’est pas que ça. Anonymous et Hackers islamistes se livrent une bataille sur la toile.  Depuis l’attentat au Charlie Hebdo, plusieurs sites internet français ont été piratés par des hackers se revendiquant de l’état islamique. Le piratage a consisté au « défacement » des pages d’accueil de ces sites c’est-à-dire à leur remplacement par une nouvelle page, sur laquelle était écrit entre autre : « OpFrance» : nom d’opération en réponse aux Anonymous à la tête de l’opération « OpCharlieHebdo ».  Des hackers islamistes revendiquent également le piratage du compteTwitter et du compte You Tube du commandement central américain du moyen orient. Ils détiennent des données personnelles de soldats qu’ils ont rendues publiques. Un groupe de hackers, le Middle East Cyber Army, qui revendique ne pas être des musulmans terroristes, a annoncé un piratage massif le 15 janvier 2015. Peut-on parler de cyberguerre, de cyberterrorisme au vue des derniers évènements ? Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian parle de l’apparition d’une cyberarmée. Anonymous peut-il être apparenté à une cyberarmée ?

Les actions d’Anonymous entravant les enquêtes

Les actions des Anonymous peuvent être considérées à la fois comme des actions positives et négatives. En effet, on peut imaginer que celles-ci vont permettre d’intercepter les activités des djihadistes, les empêcher de communiquer entre eux, et ainsi les bloquer ce qui compliquera leur tâche pour organiser des actions. Mais ce point de vue n’est pas partagé par tout le monde, notamment par les enquêteurs.

Les attaques des Anonymous, en faisant des DDOS et des tango down, entraveraient les enquêtes sur des groupes djihadistes. En effet, fermer des comptes Twitter, Facebook, You Tube de djihadistes, pourrait être une entrave aux enquêtes policières concernant les réseaux djihadistes. Ainsi, on ne pourrait plus repérer des terroristes, intercepter leurs conversations, leurs positionnements, leurs attaques ainsi que toutes les données pouvant intéresser les enquêteurs. Le CSA, dans un communiqué, a rappelé qu’il était important qu’il n’y ait pas d’entrave à l’enquête ; cela concernait surtout les médias. Cela confirme le fait qu’il est important de protéger le déroulement des enquêtes.

L’Inde a déjà bloqué 32 sites dont Dailymotion pour contrer la propagande Djihadiste. En France, c’est la loi Antiterrorisme qui a été adoptée par le parlement, visant notamment à bloquer des sites internet incitant aux actes de terrorisme. Les groupes djihadistes sont très présents sur la toile. Si Anonymous repère leurs sites, les signale et fournit des informations aux enquêteurs, cela peut permettre aux enquêtes d’avancer. Ce qu’il ne faut pas faire, c’est bloquer les sites, et par conséquent perdre la trace de djihadistes. Il est prévu, au Sommet Européen de Bruxelles le 12 février 2015, que la lutte anti-terrorisme soit au cœur de la réunion. De nouvelles mesures vont-elles être prises pour lutter contre le radicalisme sur internet, et notamment pour lutter contre leurs cyberattaques ?

Anonymous : un groupe dont tout le monde peut se revendiquer

Tout le monde peut se revendiquer Anonymous. Il  est important d’être vigilant quant aux messages postés par des personnes se revendiquant Anonymous. Il y a eu notamment un problème avec le site « opcharliehebdo.com » où fut mis en place un compte à rebours devant s’arrêter à 10h, dimanche 11 janvier 2015. L’opération des Anonymous s’appelant OpCharlieHebdo, les internautes ont assimilé ce site au groupe Anonymous. Sur la page Twitter, les Anonymous ont fait savoir qu’ils n’avaient rien avoir avec ce site et qu’il fallait être prudent car de nombreuses personnes ne faisant pas partie de leur groupe parlaient au nom d’Anonymous.

Anonymous est « je suis Charlie ».

Sources

ANONYME. ; « Note adressée aux rédactions par le Conseil supérieur de l’audiovisuel », csa.fr,  mis en ligne le 9 janvier 2015, consulté le 10 janvier 2015, < http://www.csa.fr/Espace-Presse/Communiques-de-presse/Note-adressee-aux-redactions-par-le-Conseil-superieur-de-l-audiovisuel >

ANONYME. ; « Charlie Hebdo : quand les Anonymous s’en mêlent », lesechos.fr, mis en ligne le 9 janvier 2015, consulté le 10 janvier 2015,<http://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/0204068936273-charlie-hebdo-quand-les-anonymous-sen-melent-1081806.php >

ANONYME. ; « Anonymous balance les comptes de jihadistes sur Twitter », dhnet.be, mis en ligne le 9 janvier 2015, consulté le 10 janvier 2015, < http://www.dhnet.be/actu/monde/anonymous-balance-les-comptes-de-jihadistes-sur-twitter-54b017203570b31140576665#3e998 >

FROMENT E. ; « Anonymous dévoile les comptes Twitter de djihadistes », geeko.lesoir.be, mis en ligne le janvier 2015, consulté le 10 janvier 2015, < http://geeko.lesoir.be/2015/01/09/anonymous-devoile-les-comptes-twitter-de-djihadistes/ >

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