La bataille des bots
Dans le monde du jeu vidéo, la pratique de la triche est souvent considérée comme un fléau, tantôt du point de vue des joueurs, tantôt du point de vue des développeurs. La relative facilité d’installation d’un logiciel de triche a rendu la pratique courante et surtout accessible. Las de voir leurs jeux cancérisés par ce phénomène, la société américaine Blizzard Entertainment attaque en justice la société allemande Bossland, sur le terrain des copyrights. Cette dernière était associée à une sorte d’Amazon de la triche, en ce sens qu’elle distribuait sur son site plusieurs logiciels de triche, moyennant une certaine somme.
Dans le premier épisode des procès que l’on appellera “La bataille des bots”, les premiers coups sont tirés en Californie, où le juge distribuera une amende record de 8,5 milliard de dollars à Bossland. Toutefois, dans le second épisode de cette bataille, sur le terrain londonien, le Deputy Master Bowl prendra la décision californienne totalement à contre-pied, avec une maigre amende de 37,000 euros, mais où les répercussions à l’avenir seront bien plus douloureuses, puisque la décision supprime le moindre bénéfice engrangé par la distribution des logiciels de triche. Plus simplement, le juge anglais a fondé sa seule décision sur la notion de coût direct, et de licence d’utilisation, en écartant partiellement la notion de copyright tant glorifiée aux Etats-Unis.